Savoir distinguer la réussite matérielle de la réussite humaine et spirituelle.
Les notions de réussite et d’échec sont bien ancrées dans notre culture.
Et même si en théorie l’échec n’existe pas et qu’il est simplement une expérience qui permet d’apprendre et d’avancer, en pratique le chemin pour se détacher de ces notions d’échec et de réussite peut-être bien long.
D’aussi loin que je me souvienne, je n’en ai jamais rien eu à faire de l’argent.
Cette notion non palpable pour moi n’est jamais entrée en considération dans ma jeune vie.
Je ne me suis jamais demandée enfant, combien gagnait mes parents et s’il pouvait y avoir une différence avec ceux de mes amis.
Ce qui m’importait, c’était les émotions humaines, sentir que quelqu’un se sente bien et essayer d’aider à “remonter le moral” lorsque je percevais qu’un ami où qu’un membre de ma famille allait mal.
L’entreprenariat est venu challenger doucement cet état d’esprit.
En tant que salarié, il m’était encore possible d’être totalement détachée de cette notion d’argent.
J’ai compris rapidement qu’il suffirait de faire un petit boulot pour gagner sa croûte et pouvoir payer son loyer et je me suis toujours contentée de petits salaires et de boulots pas forcément épanouissants car mon but n’était pas là.
J’étudiais en parallèle mon école d’acteur et par la suite j’ai voyagé. À cette période, je ne me posais pas la question de ma réussite par rapport à l’argent.
L’important pour moi était mon épanouissement, remplir ma vie d’expériences et apprendre toujours de nouvelles choses.
Je tenais bon face aux critiques du style « comédienne? Enfin bon, tu es plutôt une comédienne ratée car tu es serveuse aujourd’hui! »
J’avais la force et le courage d’affronter ce genre de bassesse sen sachant que justement il n’y a pas d’échecs. Uniquement des expériences de vie.
Un comédien reproduit une vie humaine sur scène, il était donc évident pour moi que je doive partir à l’aventure et dans l’exploration de la vie avant de pouvoir incarner pleinement des rôles humainement riches.
Je ne regretterai jamais mon parcours dense et riche en expériences qui rend mon CV si difficilement justifiable auprès d’une entreprise aujourd’hui : « non mais sinon vous vous voyez ou dans 5 ans? Parce que la c’est la vraie vie en fait… » (cf. Un recruteur pour un magasin de chaussures en observant mon CV et notamment mon expérience à Disney et mes voyages).
Ce à quoi j’ai répondu que si pour lui la vraie vie correspondait à vendre des chaussures au prix d’un loyer moyen, je lui souhaitais de s’ouvrir au voyage afin de se rendre compte que c’était loin d’être la VRAIE vie pour la majorité de la population.
Revenons à nos moutons…
La suite logique de tout ça pour moi, n’étant plus tellement embauchable par les entreprises classiques, à été de créer mes activités afin d’inventer une vie qui me corresponde et de pouvoir commencer à faire ma part de colibri.
Je suis donc entrée dans le monde de l’entreprenariat.
Et quelle extase! Une chance inouïe en France que d’avoir ces statuts simplifiés (auto entreprise).
Histoire de continuer à ne rien faire comme tout le monde, j’ai décidé de me déclarer dans la section ésotérique pour que le code NAF (qui détermine l’activité principale de l’entreprise) soit assez large et que l’on ne vienne pas m’embêter avec mon domaine d’activité. Car vous l’aurez compris, je suis difficilement classable aux yeux de l’administration – vous auriez du voir la tête du conseiller CAF quand je lui ai exposé mes multiples activités.
Je serais toujours reconnaissante à ces statuts d’exister et à la France et ses nombreuses aides et dispositifs d’accompagnement (insertion RSA, accompagnement BGE, ACRE…) qui permettent clairement à quelqu’un qui a envie de se lancer avec un tout petit capital de le faire.
Pourtant deux ans après, je réalise à quel point il faut savoir garder la tête froide quand à la notion de réussite de cette entreprise. Rentrer dans le monde de l’entreprenariat c’est aussi devenir son propre patron et le seul responsable de sa réussite.
Impossible de faire un appel à la grève contre soi-même si nos conditions de travail ne nous conviennent pas ou que nous ne gagnons pas suffisamment notre vie.
Internet regorge de formations pour apprendre à se « développer », à savoir se vendre, à gagner beaucoup d’argent avec peu de clients…
La réalité est bien plus compliquée que ça. En France l’entreprenariat se mesure en terme de rentabilité et à toutes les échelles de ton développement cette question de la rentabilité viendra te titiller.
J’ai eu la chance – où l’inconscience – d’oser me lancer sans me poser la question de savoir si j’allais gagner ma vie avec ce que j’entreprenais.
Pour moi tout était clair, je me sentais guidée, le besoin d’aider était plus que présent et j’étais persuadée que ce premier stage de confiance en soi par le jeu d’acteur était quelque chose qui devait se mettre en place.
Je ne savais pas ce que ça allait donner, et je ne savais pas du tout que ça pourrait devenir une entreprise.
J’ai appris par le BGE (Bureau de Gestion des Entreprises) que cet élan de se lancer sans se poser de questions s’appelle le principe d’effectuation et que c’est ce qui permet à beaucoup d’inconscient comme moi de finalement oser se lancer.
À ce stade si j’étais allée voir quelconque organisme, BGE, CCI ou autre incubateur, je pense effectivement que je n’aurai jamais mis en place mon projet, qui, en terme entrepreneurial n’est toujours pas « viable » deux ans après.
Faites moi rire avec des business plan et des prévisions sur 5 ans…
Est-ce le bouddhisme et sa notion plus que présente d’impermanence qui m’empêche de penser de cette manière? Pour moi la vie c’est ici et maintenant et si j’ai envie de réaliser un projet qui sait s’il sera encore d’actualité dans 5 ans.
Nous évoluons tellement vite…
Ici se trouve l’amalgame du terme entreprenariat. La racine intéressante du mot se trouve dans le fait d’entreprendre un projet – le prendre en main – peu importe le résultat : le simple fait de tout mettre en œuvre pour le réaliser devient l’épanouissement.
En revanche une entreprise se définit comme « une unité économique de production de biens ou de services à but commercial. »
Le mot est mal choisit en considération de l’étymologie de celui ci.
En anglais une entreprise se dit business company. Tout est clair.
Mon erreur à ce stade à donc été de croire que mon auto-entreprise pouvait ou devait devenir un business.
Je ne jetterai la pierre à personne, si ce n’est à moi-même et au trop plein d’informations et de « bullshits » que l’on peut entendre et lire lorsque l’on se lance.
Manque de confiance en soi et en la vie certainement concernant l’idée que nous aurons les épaules suffisamment large pour développer notre business, nous laissons entrer toutes les stratégies marketing en oubliant complètement la motivation première de l’entre-prise.
Je n’ai pas créer une entreprise mais une expérience de vie. J’ai répondu à un besoin urgent, d’aider des personnes à se sentir plus en confiance en transmettant les savoirs que je connaissais.
Je reste persuadée que lorsque nous sommes pleinement aligné avec ce que nous devons faire, l’univers se met en place pour que nous puissions vivre décemment. Et parfois même l’argent et l’abondance ne viennent pas directement du service que l’on donne ou que l’on vend.
C’est d’ailleurs pour cette raison que tout de suite après mon premier stage les opportunités pour commencer à donner des cours d’Acroyoga sont arrivées. Une chance de plus de transmettre la confiance en soi et une activité complémentaire me permettant de mettre un peu de beurre dans les épinards.
J’écris cet article car après plus d’un an de réflexions intenses sur le sujet de l’argent et du développement et un défi des 100 jours sur l’argent et l’abondance, cette prise de conscience de l’amalgame que je faisais entre la réussite humaine et la réussite matérielle me saute enfin aux yeux.
Quelle sérénité pour moi de pouvoir reprendre ma vie comme je l’entends, à savoir mettre en place des projets qui m’animent et cesser de me soucier de leur rentabilité.
Je ne suis donc pas une entreprise (aussi individuelle soit-elle) mais bien une entrepreneuse et même si l’amalgame se fait dans la langue française, cette notion est maintenant bien claire à mes yeux.
À partir de là, comment je fais pour payer mon loyer ou un jour espérer m’acheter une jolie petite maison? Je vous laisse le soin d’étudier le quantique, la loi de l’attraction et le pouvoir de l’intention.
« Je n’ai plus peur, car je sais que la vie est une lutte par nature. Je sais que la sécurité n’existe pas et qu’il vaut mieux surfer sur la vague que la laisser nous engloutir. » Morgane
Une des devises des parcs Disney est « Let the magic begin ». Et si on l’appliquait plutôt à notre vie de tous les jours?
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